Les desseins de Dieu pour chacune de nos vies s’inscrivent dans son cœur de toute éternité. Ces desseins s’actualisent à travers différentes expériences de vie qui nous marquent et nous façonnent petit à petit. Dans ma propre vie, certaines expériences ont favorisé le blocage de toute légitime défense. Dans cet état, je servais souvent de bouc émissaire pour des gens en colère et frustré.
Cela a duré bien des années, mais la souffrance ayant ses limites, j’ai développé une indifférence envers la vie. Étant incapable de me protéger et de me défendre, j’ai appris à me protéger de l’intérieur en mettant inconsciemment des murs de protection tout autour de mon cœur. J’étais devenu plutôt indifférent. Quoi qu’il arrive de catastrophique ou d’heureux, je ne ressentais plus aucune émotion. J’étais devenu sans relief, sans personnalité. Je parlais et je réagissais peu ; je me comportais un peu comme un robot pris dans une routine de survie. La vie n’avait aucun intérêt et aucune valeur. Je ne savais ni qui j’étais, ni ce que je voulais et ni ce que je vivais.
Mon début avec Dieu
C’est dans cette condition de cœur que je suis venu à Dieu en 1975. Ma rencontre avec Dieu fut plutôt une rencontre marquée par la raison. Je me rappelle que lorsqu’une personne partageait son témoignage avec émotion, je doutais de mon salut. J’ai douté pendant des mois, jusqu’au jour où l’on m’a expliqué que le salut n’était pas d’abord une question d’émotion, mais une question de foi.
La personne disait qu’on pouvait comparer le salut à un train : la locomotive étant la foi, et les wagons représentant les émotions suivent par la suite. Je savais que j’avais mis ma foi en Dieu. À partir de ce jour, je n’ai jamais plus douté de mon salut.Jusqu’à la fin de mes études à l’institut biblique de Béthel en 1985, ma vie chrétienne se résumait à faire des choses pour Dieu, étudier et lire la Bible, prier et travailler à devenir toujours un meilleur chrétien.
Comment Dieu m’a appris le chemin de la franchise, de la transparence et de l’honnêteté avec lui?
Dieu ébranla littéralement mon cœur à trois reprises : une première fois concernant le thème de l’amour où il se révéla à moi ; une seconde fois, où il permit que je vive une expérience très douloureuse de rejet et une troisième expérience, celle de la guérison d’une maladie chronique.
Ces révélations sur l’amour furent pour moi comme un coup de massue. Dieu m’a dit que j’étais incapable de recevoir son amour et que je ne pouvais pas donner l’amour que je n’avais pas reçu de Lui. Ensuite, Dieu me révéla dans I Cor. 13 qui dit : «…même si j’avais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même la foi jusqu’à transporter des montagnes… même si j’allais jusqu’à donner ma propre vie, si je n’ai pas d’amour, je ne suis rien ». Le texte dit aussi que je suis comme un «airain qui résonne». Je savais que je n’avais pas cet amour et je réalisais alors que le peu d’amour qui m’habitait était égoïste. Ma priorité, à partir de ce jour, ne fut plus de « faire des choses pour Dieu », mais de Lui demander de faire ce qu’il faut pour que je puisse recevoir son amour dans mon cœur.
La seconde expérience est lors d’une rencontre avec mon responsable d’école de relation d’aide où je lui expliquais que rien ne semblait me toucher. Dieu lui avait montré que dix portes blindées et un mur de béton devaient être traversés avant que je puisse être touché par qui ou quoi que ce soit. Ce frère me partagea ce qu’il avait reçu de la part de Dieu en ces termes : « Si tu ne demandes pas à Dieu de briser tes murs de protection, tu ne pourras entrer en contact ni avec toi-même, ni avec les autres, ni même avec Dieu. » Donc, très rationnellement, j’ai demandé à Dieu de briser ces murs de protection dans ma vie, car je voulais vivre quelque chose de vivant et de profond avec Lui.
Peu de temps après cette demande, on me demanda de remplir un poste d’autorité dans lequel j’étais incapable d’exercer correctement la responsabilité. Soit je laissais aller les choses, soit je les imposais radicalement. De cette expérience est apparu un sentiment que je n’avais pas ressenti depuis bien des années : le rejet qui m’envahit littéralement et sans mes murs, j’étais incapable de m’en couper. La seule chose que je pouvais faire était de vivre devant Dieu toute ma rage, ma haine et ma peine après m’être contenu durant toute ma journée de travail. Je passais des heures dans la présence de Dieu. Des émotions, à la fois du passé et du présent, refaisaient surface et je cherchais consolation et apaisement dans les bras de Dieu. C’est de cette façon que Dieu a commencé à me libérer, entre autre, du rejet et m’a appris à m’acquitter de mon rôle d’autorité non en l’imposant de l’extérieur, mais en l’exerçant à l’intérieur de la relation.
En ce qui concerne ma guérison physique : à l’époque, je souffrais d’une maladie chronique. À cause de cette maladie, je ne pouvais plus rien faire qui exigeait la force ou qui m’exposait à recevoir des coups. Dans ces cas, la douleur était intense. Une fois de plus, j’ai fait une autre tentative et la crise s’est déclenchée, à nouveau. Et cette crise-là, Dieu permit qu’elle soit plus intense et qu’elle se prolonge. Ainsi coincée dans ma douleur, je perdis toutes mes inhibitions et mon contrôle. Ne calculant plus se qui sortait de ma bouche, je me suis littéralement défoulé sur Dieu en sortant plein de souffrances, de frustrations, de colère d’amertume et de haine que je refoulais dans mon cœur à son égard. Constatant le mal fait !
Révélation
Je restai mal à l’aise devant lui et j’entendis une petite voix douce me disant :« Enfin Rénald, tu as compris ! Tu ne fais rien de plus que déverser sur moi ce que j’ai déjà porté à la croix. Ce n’est pas plus lourd pour moi puisque je l’ai déjà tout porté, mais ça l’est moins pour toi».Ce jour-là, Dieu m’a appris le chemin de la franchise, de la transparence et de l’honnêteté envers lui ainsi qu’un chemin vers la guérison et la libération. Quelques mois plus tard, en ouvrant mon cœur à Dieu en toute franchise comme il m’avait montré, Dieu m’a révélé des choses concernant la source de ma maladie considérée incurable que j’endurais depuis près de 16 ans et par la suite Dieu me guérit !Je marche dans ce chemin depuis plus de 24 ans. Par la suite, j’ai vu d’autres effets bénéfiques. J’ai eu à cœur de partager cela avec d’autres afin de favoriser cette expérience dans leur vie. Avec le temps, il en est sorti différents outils permettant de favoriser la même chose dans la vie de d’autres, dont un enseignement sur la transparence avec Dieu.